Le replâtrage ou la rupture ?

L’appel des « 150 personnalités de gauche » et la tentation du même.
Découvrez la revue CONTRETEMPS. Un article pour le débat, sur « la gauche » alors que se multiplient les appels déconfinés.
Extrait :

« Or, loin de porter une alternative politique à la hauteur des enjeux présents, cet appel n’avance qu’un ensemble de propositions vagues et de demi-mesures qui autoriseront demain tous les revirements, et promeut ainsi une logique de replâtrage de cet ordre plutôt que de rupture. C’est ainsi à la renaissance d’une union des gauches qu’on nous invite, projet qui a radicalement échoué à trois reprises au cours des quarante dernières années et qui ne manquera pas d’échouer à nouveau s’il se transformait en expérience de pouvoir. Cela non principalement pour une raison de personnes (même si l’on s’étonne de l’opportunité de remettre en selle certains caciques d’un PS que l’on pensait inexorablement enterré du fait de sa politique menée entre 2012 et 2017), mais parce qu’il se refuse, par principe, à affronter le pouvoir du capital, devenu absolument exorbitant à la faveur de décennies de politiques néolibérales. »

Source : Le replâtrage ou la rupture ? L’appel des « 150 personnalités de gauche » et la tentation du même – CONTRETEMPS

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Pourquoi je vote Aïssa Terchi et Sophie Hermange

Si je devais en croire les sondages matraqués par les grands médias, les jeux sont faits et la majorité présidentielle sera écrasante. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas supprimer les élections et les remplacer par des sondages ? Pour ma part, je ne me résigne pas à donner les pleins pouvoirs à Macron et aux lobbys patronaux qui forment ce gouvernement applaudi par le Medef.

En démocratie ce n’est jamais une bonne chose que de laisser affaiblir le contre-pouvoir de l’opposition. Mon bulletin de vote ira à Aïssa Terchi et sa suppléante Sophie Hermange. Je connais Aïssa Terchi et j’ai pu mesurer ces dernières années sa détermination politique. Une action de résistance aux politiques du PS au pouvoir et de lutte pour répondre à l’urgence écologique, pour le pouvoir d’achat des salariés, des retraités, des chômeurs et précaires.

Aïssa Terchi a été aux côtés des jeunes des quartiers, de celles et ceux qui luttent contre les discriminations. Ne nous y trompons pas : le gouvernement mis en place par Macron va faire payer les retraités, les chômeurs, les classes moyennes par l’augmentation sans précédent de la CSG. Un impôt injuste car il frappe au même taux les pauvres et les riches. Nous avons besoin à l’Assemblée nationale de représentants qui proposeront au contraire de taxer les 1% de riches patrimoines qui étalent un luxe insolent et obscène quand le chômage, la précarité et les difficultés de la vie quotidienne touchent la majorité de la population de notre circonscription.

J’ai lu et j’apprécie le programme L’Avenir en commun que portent Aïssa Terchi et Sophie Hermange. Loin d’accepter la crise sociale que connaît le pays depuis des années, il permet de tourner le dos à la résignation qui frappe les couches populaires et propose des objectifs concrets : hausse du pouvoir d’achat, abandon de l’énergie nucléaire au profit des énergies renouvelables, préservation du logement social, lutte contre les pollutions urbaines qui ruinent notre santé.

Enfin, Aïssa Terchi a démontré qu’il refuse les vieilles tambouilles politiciennes et les accords sans principes qui ont ruiné le crédit de la gauche ces dernières années. C’est pourquoi c’est avec confiance que je vote pour les candidats de la France insoumise à Clichy et Levallois afin qu’il puisse porter au second tour les idées de progrès mises à mal dans cette circonscription par le député Balkany et ses successeurs candidats.

Robert Crémieux

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Contre le défaitisme de gauche

La gauche est désunie, il faut l’union à tout prix pour éviter le raz-de-marée Macron… Le défaitisme de gauche est de retour. Après la présidentielle où on nous vendait la victoire de Le Pen à tous les coins de tweet, voilà que les sondages et les pleureuses nous bassinent à nouveau à longueur de post sur la division.

La faute à qui la victoire de la droite, du centre, du PS réunis ?  La faute à Mélenchon, pardi. Le sectarisme de Mélenchon par ci, la dictature de Mélenchon par là, il est sur tous les fronts (de gauche) pour faire perdre la gauche, Mélenchon. Que le dégagisme le foudroie. Que la sardine du Vieux-Port l’avale tout cru. Et gna gna gna, et gna gna gna.

Mais elle est où la gauche ? Où plutôt, elle était où la gauche ? Au PS de Hollande et ses alliés de circonstance PCF et EELV ? Sérieusement, vous pensez que « la gauche » c’est une étiquette présentable dans les HLM et les quartiers ? Vous croyez vraiment que la gôche qui a produit Placé et Jadot, Chassaigne et Laurent, Valls et Hamon serait une opportunité à saisir de toute urgence ? Rien que ces noms suffiraient à donner une crise de dégagisme dans n’importe quelle banlieue. Et pour celles et ceux qui se trompent de colère, une crise d’urticaire lepéniste.

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Bilan : la gauche et l’écologie pour demain

  En octobre prochain, ce blog aura deux ans. Alors que s’ouvre une nouvelle séquence de la vie du pays, il est temps d’esquisser un bilan et d’ouvrir, si possible, des perspectives. A sa façon, et à la mesure de son ambition et de ses moyens, « Ah ! ça ira ! » a joué son rôle. Cela signifie qu’il peut et qu’il doit continuer et participer pleinement à l’animation citoyenne locale.

 La rentrée apportera donc du nouveau. D’ici là, il est urgent de réfléchir à l’action passée et aux propositions pour les prochaines années et les prochains mois. Bien entendu, l’action ne s’arrête pas malgré les vacances. Par exemple, les chômeurs et précaires entendent faire entendre leur voix à l’occasion de la Grande conférence sociale qui s’ouvre le 9 juillet. Pour le moment le MNCP en est exclu et ne se satisfait pas du dernier courrier en date qui lui a été adressé par Michel Sapin (voir ci-dessous).

 Le contexte général, après notamment la déclaration de politique générale du Premier ministre n’est pas favorable à la satisfaction ni même à la simple écoute des revendications des chômeurs et chômeuses. Les 2 000 CDI supplémentaires annoncés à Pôle emploi constituent un début mais on est loin du compte dans la mesure où le chômage continue à progresser. La priorité du moment reste la nécessité d’associer les organisations de chômeurs et le MNCP au dialogue social qui est proposé par le gouvernement. En matière de lutte contre le chômage, rien ne se fera sans les chômeurs eux-mêmes.
 

Questions

 La gauche et les écologistes auront des défis à relever. Et dans l’immédiat il y a des questions auxquelles il faut répondre en oubliant les slogans faciles et les réponses toutes prêtes.

 Par exemple, celle-ci : comment influer sur la majorité socialiste qui détient tous les pouvoirs ou presque pour cinq ans ? La droite se situe déjà dans une opposition revancharde et quelque peu hystérique. Les actionnaires et le MEDEF, dans l’attente du retour de la droite au pouvoir tente de peser sur les choix du gouvernement. Mais ce n’est pas une fatalité si le mouvement social se donne les moyens de peser lui aussi.

 Autre question. Comment ouvrir la politique aux citoyennes et aux citoyens ? D’élection en élection, et d’abstention en vote nul (ou non inscription sur les listes électorales), il devient évident qu’une part grandissante de la population se sent extérieure aux pratiques politiques des partis. Les citoyennes et les citoyens se sentent exclus de ces groupes minoritaires qui décident pour le plus grand nombre à tous les niveaux. La démocratie participative est en échec. Pourtant de nombreux témoignages confirment que la grande majorité s’intéresse à la politique. Mais il manque les lieux d’expression, les occasions de débat, d’actions. Dans la récente période, la primaire socialiste d’une part et la campagne de Jean-Luc Mélenchon, ont donné des signes d’ouverture sur des pratiques plus ouvertes et plus participatives. Il faudra sans doute s’en inspirer.
 

 Un potentiel existe

 A Clichy, la stratégie d’alliance à droite de Catoire a enregistrée son premier revers. La ville subit les conséquences de ce reniement et, en particulier, sur le plan de la démocratie locale étouffée par les choix imposés sans débat à gauche par le Maire. La droite de son côté ne restera pas éternellement sans leader, sans propositions. Autant dire que, dans la perspective des prochaines municipales en 2014, la question posée sera celle d’une alternative à gauche.

 Le potentiel existe. Les écologistes (EELV) et le Front de Gauche ont chacun de son côté montré leur capacité à répondre aux aspirations des Clichois. Le mouvement social est vivant malgré la caporalisation de la vie citoyenne par le Maire. Soutien aux sans papiers, actions des locataires, problèmes du réseau de chaleur, urbanisme avec les questions notamment du PLU ont marqué la période récente par leurs actions. Le rassemblement de ces énergies pour repousser les fausses solutions de la droite et du FN est possible. La gauche, sans exclusive à priori, et l’écologie sont majoritaires à Clichy. Des initiatives sont à prendre pour concrétiser le dynamisme prometteur de ce rassemblement incontournable.

 Bonnes vacances à toutes et à tous, on se retrouve à la rentrée.

Robert Crémieux
mercredi 4 juillet 2012

Lettre M. Sapin :  Téléchargement 120628_ltr_SAPIN_Conférence_sociale

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Questions à gauche

Le texte ci-dessous est le résumé d’une note datée, écrite à un moment où l’histoire patine depuis de nombreuses années. Work in progress.

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  • 1 / Vous avez dit « socialisme » ?

Face à la dispersion de la gauche, aujourd’hui, il ne semble pas sérieux d’apporter des réponses sans avoir tenté de penser les questions.

Les mots qui servent de balises ou de marqueurs aux progressistes (socialisme, programme, parti, réforme, gauche…) sont autant de pièges car ils sont porteurs d’autant de sens qu’il y a de courants, de mouvements, de partis.

Ne doit-on pas, avant tout, remettre en question jusqu’aux notions qui sont les piliers de nos certitudes inopérantes ?

  • 2 / Le syndrome de Spartacus

Les pauvres sont depuis des millénaires dans le camp des vaincus et la gauche se reconnaît volontiers dans les héros morts dans une glorieuse défaite.

De Spartacus à Che Guevara, de la Commune de Paris au Printemps de Prague c’est une longue cohorte qui mène les classes populaires à un combat perdu d’avance dans l’imaginaire collectif.

N’est-il pas rationnel de travailler à se donner un nouvel horizon de victoire en pariant sur une obligation de résultats ?

  • 3 / Am… stram… gram, programme

La complainte du programme jamais appliqué est aussi récurrente que le chant du programme à élaborer avant toute échéance politique.

A la réflexion, un programme politique n’est applicable à la lettre que dans une dictature car il y a dans ce concept l’idée que la société de gré ou de force doit se plier dans le détail aux désirs du petit nombre de rédacteurs du programme.

Au lieu des discussions byzantines sur l’élaboration d’un programme détaillé, ne faut-il pas plutôt s’accorder sur des orientations, des objectifs concrets et des engagements mis en débat jusque dans leurs mises en œuvre ?

  • 4 / La catastrophe annoncée

Les lendemains qui chantent et l’avenir radieux de l’humanité comme perspectives des combats libérateurs ont cédé la place en tant qu’idéologie à un catastrophisme présentant la fin du monde comme proche et quasi inévitable.

L’être humain était maître et dominateur de la nature, aujourd’hui il est destiné, sous l’influence d’une certaine forme de pensée écologiste, à s’écraser ou être écrasé par la nature.

N’y a-t-il pas, sous peine de démobilisation radicale, à se donner des raisons de se débarrasser de la peur millénariste au profit d’un espoir rationnel et constructif ?

  • 5 / Alternative

À entendre nombre de propositions de rénovation de la gauche – ou à gauche de la gauche – il n’y qu’une alternative : refaire le PSU ou refaire le PCF.

Il y a non seulement d’autres options possibles, de la révolution à l’écologie en passant par la social-démocratie mais il y a surtout la nécessité de répondre aux défis du XXIe siècle.

La Fédération peut-elle porter un projet politique qui soit une idée neuve pour la France, l’Europe et le Monde ?

  • 6 / Chômages, variantes

À l’idée miterrandienne « contre le chômage on a tout essayé », la gauche – et une grande majorité de la gauche de la gauche et de l’extrême-gauche – ajoute une variante : « sur le chômage on a tout dit ».

Le chômage, au delà des effets de manche, reste un impensé, ce qui dispense de faire des propositions justes et de mener des actions solidaires.

N’est-il pas temps de reconnaître que le chômage n’est pas seulement une retombée de mauvaises politiques mais qu’il est au cœur du système inégalitaire-productiviste ?

  • 7 / Résister

La nécessaire résistance aux politiques menées par la droite fait souvent oublier que l’opposition en bloc et en détail à Sarkozy conduit à le combattre sur le terrain qu’il a choisi.

Construire une opposition à partir des mesures du gouvernement de droite n’aboutit qu’à oublier de penser la politique autrement qu’à partir d’un point de vue syndical.

Comment peut-on articuler l’action des mouvements sociaux et l’action politique sans les confondre ou manipuler les uns par les autres ?

  • 8 / Débattre pour agir

Il est bien entendu possible de rajouter autant de questions que l’on veut, au risque du débat.

Le débat démocratique ne va pas de soi et l’on assiste surtout en politique à des séries de monologues qui sont des discours juxtaposés aux réponses indiscutables.

Afin de mener une action politique efficace et responsable ne faut-il pas au préalable accepter que le débat s’organise autour des questions (voir liste non-exhaustive ci-dessous) plutôt que des réponses à priori ?

  • 9 / Annexes

Et pourquoi ne pas débattre : des primaires ; du foot ; de l’économie solidaire ; du RSA ; du nucléaire ; des régions ; de l’internationalisme ; du marché ; d’Internet ; des leaders ; de l’islamisme ; de la croissance ; de la responsabilité…

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RC / 21 08 2010

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