Ch ômage : 2010 année des nouveaux records

Communiqué du MNCP

Les chiffres du chômage pour le mois de décembre viennent d'être publiés et ils sont accusateurs pour le gouvernement. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit fin décembre 2010 à 4 309 500 en France (y compris Dom). Ce nombre est en hausse de 0,8 % (+ 32 600) au mois de décembre. Sur un an, il augmente de 5,3 %. Un chiffre édifiant, surtout si l’on considère qu’il prend appui sur la progression de l’année noire en 2009 (+18,2%). 

On retiendra, entre autres records dans une avalanche de chiffres catastrophiques, que le nombre des inscrits de "longue durée" (un  an et plus) explose également avec une augmentation de 1,4% en décembre et + 19,8% sur un an ! Encore des milliers de personnes en fin de droit en perspective pour cette année . 

Nous sommes loin des communiqués triomphateurs des ministres en octobre dernier. Face à cette situation, le gouvernement ne propose rien de crédible. Pire, la majorité des partenaires sociaux, qui viennent d'ouvrir des négociations pour le renouvellement de la convention d'assurance chômage, semble s'aligner à ce jour sur la volonté de "statut quo" du Medef. Il faudrait donc ne rien faire, ne rien proposer d'exceptionnel pour faire face à l'urgence, à la désespérance et à la dérive sociale ? La conspiration du silence devant cette situation inspire un sentiment de révolte.

D'autant que dans le monde, le chômage atteint aussi des sommets. Dans son rapport annuel, publié hier, le Bureau International du Travail (BIT) note que 205 millions de personnes sont victimes de ce fléau, en particulier dans les pays développés. Et le BIT prévoit que 2011 sera pire ! 

C'est pourquoi les associations de chômeurs doivent être entendues dans la négociation UNEDIC en cours, leurs propositions relayées et discutées dans le débat public. Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) lance un nouvel appel pour que la pétition "Négociations UNEDIC : pas sans les chômeurs" soit signée massivement (sur le site web du MNCP : http://www.mncp.fr/ )

Le MNCP appelle à la mobilisation des chômeurs et précaires,  véritable impératif de survie face à l’inefficacité et l’injustice des politiques d’emploi.

Paris, mercredi 26 janvier 2011

N égociations UNEDIC : infos via la CGT

La CGT, qui inclut dans sa délégation un représentant de la CGT chômeurs, a fait parvenir aux associations de chômeurs les infos ci-dessous sur la négociation UNEDIC. La bataille ne fait que commencer…
 INFOS N°1
Négociations Assurance Chômage
La première réunion des négociations sur l’assurance chômage a débuté par un tour de table sur les revendications de chaque organisation syndicale.Mis à part la CGT, les autres organisations syndicales et patronales semblent dire que la convention signée en 2009 n’est pas si mal que ça et qu’avec quelques aménagements, elle pourrait être reconduite.Le patronat allant jusqu’à dire qu’il fallait faire des économies.Propositions des organisations :
CFDT :
Droits rechargeables et reclassement des demandeurs d’emploi, à discuter.
Opposition à une baisse des cotisations patronales.
Demande de discussions sur le portage salarial.
Prêt à discuter sur la taxation des emplois courts.

CGC :
Discussion sur les ruptures conventionnelles.
Opposition à une baisse des cotisations patronales.
Prêt à discuter sur la taxation des emplois courts.

CFTC :
Opposition à une baisse des cotisations patronales.
Droits rechargeables
Modulation des cotisations patronales selon la durée du contrat.

FO :
Opposition à une baisse des cotisations patronales.
Prêt à discuter sur les droits modulés.
Prêt à discuter sur la formation des demandeurs d’emploi (AFF)
Revoir le coefficient réducteur pour les saisonniers.

CGT :
Propositions d’ouvrir des droits à l’indemnisation dès le premier jour d’affiliation.
Augmenter les cotisations des entreprises qui utilisent des contrats précaires à 13% pour les contrats intérim et 9% pour les contrats en CDD, en conservant le taux de 4% pour les CDI.
Proposition que les primo demandeurs d’emploi, qui ne peuvent percevoir l’assurance chômage parce qu’ils n’ont jamais travaillé, puissent bénéficier quel que soit leur âge d’un revenu d’insertion pris en charge par l’Etat à hauteur de 80% du SMIC.
Proposition de prolonger la durée d’indemnisation des seniors pour éviter qu’il y ait rupture d’indemnisation jusqu’à l’âge légal du départ à la retraite. Cette mesure doit être financée uniquement par le biais des cotisations patronales.
Proposition qu’aucune sanction (radiation ou suppression temporaire d’indemnisation) ne puisse être prononcée avant que celle-ci ne soit confirmée par le directeur de Pôle emploi et soumise à l’avis des IPR.
Proposition d’un revenu de remplacement égal à 80% du SMIC ou 80% du salaire antérieur.
Proposition de pouvoir cumuler les droits non consommés.
Pour les salariés à temps partiel, proposition d’élever le calcul des cotisations employeur sur la base d’un salaire à temps plein.
Proposition de la suppression immédiate du coefficient réducteur pour les saisonniers.
Proposition de la prise en charge des frais liés à la recherche d’emploi.
Proposition d’acter le principe d’une acquisition de droit à la retraite et à la retraite complémentaire pendant la durée de la ou des périodes de chômage. Les trimestres doivent êtres non seulement validés, mais également cotisés.
Proposition que l’employeur qui utilise la rupture conventionnelle verse à Pôle emploi 2 ou 3 mois de préavis pour les salariés âgés de moins de 50 ans, 6 mois pour les salariés âgés de 50 à 56 ans et 12 mois pour les salariés de plus de 57 ans.
Proposition d’élargir l’assiette des cotisations à l’intéressement, la participation, les stocks-options et les actions gratuites.
CGPME :
Pour le statu quo.
UPA :
Pour le statu quo.
MEDEF :
Pour le statu quo.
En résumé et après le tour de table, les sujets qui seront abordés lors des prochaines réunions pourraient êtres :

Droits rechargeables.
Cotisations sur les contrats courts.
Cotisations patronales.
Ruptures conventionnelles.
Allocation de formation.
Saisonniers.

Un groupe de travail restreint et technique sera mis en place pour discuter sur les CRP et les CTP (notamment sur une éventuelle fusion).
Les prochaines réunions prévues sont :
Mercredi 9 février 9h 00 à 16h00
Jeudi 3 mars 16h00
Jeudi 10 mars 15h00
En tout état de cause, la date butoir des négociations est  pour le 31 mars.
Le peu de réunions et le temps accordé à cette négociation laisse penser que les choses ou tout du moins une partie, sont déjà bouclés.
Nous vous tiendrons au courant au fur et à mesure des discussions et des avancées.
Jean François KIEFER
Secrétaire Général CNPE
Membre de la délégation CGTaux négociations sur l’assurance chômage.

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N égociations UNEDIC : les chômeurs pris en otages

Un communiqué du MNCP

Les partenaires sociaux se retrouvent lundi 24 janvier au siège du Medef pour entamer les négociations du renouvellement de la convention d'assurance chômage (UNEDIC). Les associations de chômeurs sont exclues des débats. C'est particulièrement choquant car  ni l'Etat, qui a la responsabilité d'encadrer cette négociation sociale, ni la majorité des partenaires sociaux, patronat en tête, ne semblent avoir pris la mesure du fléau qui frappe les chômeurs et précaires.

Alors que les chiffres officiels (pourtant minorés) caracolent autour de plus de 4 millions de chômeurs, alors que le chômage de longue durée (un an et plus) bat des records, alors que les fins de droits se retrouvent dans un dénuement complet, cette renégociation est présentée comme un événement anecdotique. Les débats se borneraient à quelques détails techniques et à la question de savoir quels syndicats signeront la décision finale. Rappelons, en effet, que les représentants des salariés avaient jugés la convention actuellement en vigueur si indigente qu'un seul syndicat l'avait signé il y a deux ans (la CFDT).

Les chômeurs ne sont pas seulement des statistiques que l'on manipule pour les besoins de telle ou telle politique. Les chômeurs et précaires sont pris en otages, sans avoir droit à la parole, dans des négociations qui vont conditionner pour beaucoup leur survie quotidienne. Assez de démocratie sociale en trompe l'oeil. Il faut des mesures d'urgence, il faut des mesures exceptionnelles à la hauteur de la crise, il faut que les propositions des chômeurs et précaires soient entendues dans les négociations et le débat public.

Cela ne se fera pas tout seul. Salariés, retraités, chômeurs, précaires à qui l'ont ment, ne laissez pas faire cette mascarade, exigez avec le MNCP que la voix des chômeurs soit entendue. Signez et faites signer la pétition :

"Négociations UNEDIC : pas sans les chômeurs !"

sur le site web* du MNCP : www.mncp.fr

(et sur les sites web de plus en plus nombreux qui relayent la pétition, en ligne sur mesOpinions.com)
Paris, samedi 22 janvier 2011

N égociations UNEDIC : silence dans les rangs !

345 000 chômeurs en moins ! Vous avez bien lu. Et c'est l'UNEDIC qui le dit. Ce chiffre ne pouvait pas tomber mieux, à la veille de l'ouverture des négociations pour le renouvellement de la convention d'assurance chômage. Mais attendez la suite : il s'agit d'une prévision à l'horizon 2012 – 2014. Et c'est le bureau de l'UNEDIC qui avance ces chiffres divinatoires, pour ne pas dire franchement mensongers. À moins que ce ne soit une plaisanterie ?
Cela du moins va permettre au Figaro de titrer sans le moindre remords de clavier sur "des prévisions encourageantes". La madame Soleil de l'UNEDIC, tant qu'elle y est, "prévoit" une autre bonne nouvelle : "le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés serait réduit de 235000 à fin 2014". Là, les prévisionnistes ont sans doute raison. Hélas. Car ce n'est pas une bonne nouvelle. Comme on le sait, les chômeurs de longue durée, dont la proportion augmente dramatiquement, arrivent tôt ou tard en fin de droits. Et là, pour le coup, bonne nouvelle pour les finances de l'UNEDIC, ils ne sont plus indemnisés !

Bonne nouvelle pour bonne nouvelle, cela devrait permettre de faire passer l'endettement actuel de l'UNEDIC, qui est de 11 milliards, à "seulement" 6,7 milliards d'euros fin 2014.Pourquoi tant d'acharnement dans la bêtise économique direz-vous. Pourquoi annoncer AUJOURD'HUI 345 000 chômeurs de moins en 2014 et "seulement" 6,7 milliards d'€ de déficit à la même date avec de tels accents triomphalistes ? (remarquez que 345 000 chômeurs de moins en 2014 cela signifie que l'on reste globalement dans un chômage de masse aux environs de 4 millions de chômeurs pour qui sait compter). Oui, pourquoi ?
La réponse a filtré dans la presse ces derniers jours. La majorité des partenaires sociaux, Medef en tête, ne veut surtout rien changer au système actuel. Donnant la parole à la patronne du Medef le 19 janvier dernier, le journal économique Les Echos écrivait :"Alors que la renégociation de la convention d'assurance-chômage s'ouvre lundi, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a indiqué hier que le Medef souhaite « principalement reconduire le cadre actuel » et qu' « il n'est pas question d'innovations radicales ». La ligne est fixée.

"…pas question d'innovations radicales ?" Et pour cause : depuis qu'au début des années 2000 le patronat a méthodiquement mis en place sa "refondation sociale", il ne veut pas aujourd'hui, sous la pression de la crise, ouvrir la moindre discussion qui pourrait compromettre la régression sociale qu'il a imposé. Alors que des mesures d'urgence seraient nécessaires, alors que les personnes en fin de droits sont jetées à la rue par l'UNEDIC, alors que la durée d'inscription à Pôle emploi s'étire, alors que la précarité du travail devient la norme, il ne faudrait rien dire à l'occasion d'une négociation sociale ? La bonne blague. Silence dans les rangs !
Force est de constater à ce jour que la révolte ne gronde pas côté syndical (mauvaise digestion de l'affaire des retraites ?), que les politiques se taisent ou tiennent des propos mal informés sur le sujet et que les propositions ne font pas les soirées des plateaux télés.
Dans ce désert médiatique, politique et social, la pétition lancée par le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), "Négociations UNEDIC : pas sans les chômeurs !" a le mérite d'exister. Depuis quelques jours qu'elle a été mise en ligne, des sites web de tous horizons (démocratiques) la reprenne. C'est une lueur d'espoir, pour que tout ne se passe pas dans les coulisses feutrées du siège du MEDEF où ont lieu les négociations. On peut trouver la pétition à signer sur le site du MNCP.

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N égociations UNEDIC : pas sans les chômeurs !

Périodiquement (en principe tous les trois ans), les partenaires sociaux du système d'indemnisation du chômage renégocient les conditions et modalités des prestations versées aux demandeurs d'emploi. Et depuis vingt cinq que les associations de chômeurs existent en France elles sont exclues de ces négociations. C'est un scandale qui perdure mais qui a de plus en plus de mal à passer alors que la plupart des catégories sociales ont obtenu un droit de représentation dans les négociations sociales. C'est pourquoi il est important de signer et faire signer la pétition lancée par le MNCP pour que les chômeurs puissent participer aux discussions qui décident de leur sort et de leur vie quotidienne. Indignez-vous ! ne laissez pas faire cette injustice ! On lira ci-dessous le communiqué du MNCP :

Communiqué

Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) lance une pétition en ligne pour que les négociations de la convention d'assurance chômage n'excluent pas une fois de plus les chômeurs, chômeuses et précaires.

Alors que les partenaires sociaux (une partie du patronat et certains syndicats) ouvrent des négociations qui doivent aboutir avant le 31 mars à la signature d'un nouvel accord UNEDIC redéfinissant notamment les conditions d'indemnisation du chômage, le MNCP et les autres associations de chômeurs ne sont toujours pas admis aux débats.
C'est une situation exceptionnelle en France et dans tous les pays où des négociations sociales déterminent la vie quotidienne d'une part importante de la population. C'est une démocratie sociale tronquée qui est mise en œuvre.

Pour que la voix des chômeurs et précaires soit entendue, signez et faites connaître la pétition en ligne du MNCP :

Négociations UNEDIC : pas sans les chômeurs !

– sur le site web du MNCP
– sur le site : mesOpinions.com

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