La question de la répression meurtrière de la manifestation pacifique des Algériens du 17 octobre 1961 reste largement méconnue au-delà des militants progressistes français et des Algériens de France.
À Clichy nous sommes particulièrement concernés par la commémoration de ce crime commis par l’État français d’abord par le pont de Clichy qui a été un des lieux de la répression et par l’existence parmi les Clichois d’une immigration algérienne issue de cette époque de notre histoire.
Aussi l’initiative de Clichy Citoyenne d’appeler à un rassemblement, sur la base de l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme « Vérité et Justice » est-elle opportune. L’ensemble des habitants de la commune est concernée dans la mesure où il ne peut y avoir de pacification des esprits sur la base de l’oubli. D’autant que dans le même temps, des discours haineux et revanchards se font entendre de la part de l’extrême-droite et d’une parti de la droite dite « républicaine ». Comme le dit l’appel que nous publions ci-dessous :
« Le devoir de mémoire exige que ces événements ne tombent pas dans l’oubli. Nous appelons la population à se rassembler et à se recueillir. »
17 octobre 1961 – 17 octobre 2015
VÉRITÉ ET JUSTICE !
Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par Maurice Papon, préfet de police de Paris et le Gouvernement de l’époque. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, notamment au Pont de Clichy, victimes de la brutalité extrême des forces de police.
Cinquante-quatre ans après, nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République. La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains veulent réhabiliter.
À Clichy, à l’endroit où un cortège de manifestants pacifiques a été violemment réprimé, une stèle commémorative a été érigée Pont de Clichy. Le devoir de mémoire exige que ces événements ne tombent pas dans l’oubli. Nous appelons la population à se rassembler et à se recueillir.
Samedi 17 octobre 2015 : vérité et justice !
Rassemblement à 15h30, stèle du pont de Clichy
Signataires : LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Clichy Citoyenne, FSU (Fédération Syndicale Unitaire), URIF-CGT (Union Régionale Ile de France de la Confédération Générale du Travail), EELV, PCF (Parti Communiste Français), PG (Parti de Gauche), Ensemble!, Les Oranges, Union des Algériens de Clichy (92).
Télécharger le tract : Tract 17 octobre 1961
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