Gaza : cessez-le-feu !

Le Conseil de Sécurité de l’ONU a voté ce 24 mars une résolution demandant un cessez-le-feu à Gaza et le respect des civils, la libération de tous les otages par les deux parties. Les Etats-Unis n’ont pas exercé leur droit de veto mais se sont abstenus.

Une résolution historique portée par six pays courageux. Où est la France ?

Le texte de la résolution S/2024/254

Le Conseil de sécurité,

Réaffirmant les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies,

Rappelant toutes ses résolutions antérieures sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne,

Demandant de nouveau à toutes les parties au conflit d’adhérer aux obligations que leur impose le droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits humains et, à cet égard, déplorant toutes les attaques perpétrées contre des civils et des biens de caractère civil ainsi que tous les actes de violence et d’hostilité contre des civils et tous les actes de terrorisme, et rappelant que les prises d’otages sont prohibées par le droit international,

Se déclarant profondément préoccupé par la situation humanitaire catastrophique qui règne dans la bande de Gaza,

Prenant note de l’action diplomatique en cours menée par l’Égypte, les États-Unis d’Amérique et le Qatar, visant à parvenir à la cessation des hostilités, à obtenir la libération des otages et à accroître la fourniture et la distribution de l’aide humanitaire,

1.    Exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan qui soit respecté par toutes les parties et mène à un cessez-le-feu durable, exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la garantie d’un accès humanitaire pour répondre à leurs besoins médicaux et autres besoins humanitaires, et exige en outre des parties qu’elles respectent les obligations que leur impose le droit international à l’égard de toutes les personnes qu’elles détiennent;

2.    Insiste sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer la protection des civils dans l’ensemble de la bande de Gaza et exige à nouveau la levée de toutes les entraves à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle, conformément au droit international humanitaire et aux résolutions 2712 (2023) et 2720 (2023);

3.    Décide de rester activement saisi de la question.

Pourquoi cette résolution intervient-elle si tard ? Les Etats-Unis et alliés, dont la France hélas, ont tout fait pour retarder l’inéluctable. Chaque jour en effet, à mesure que s’entasse la macabre comptabilité des morts civils à Gaza, dont plus de 11 000 enfants, la cause du gouvernement israélien perd du terrain. Mais les principaux soutiens de Netanyahou ne peuvent renoncer aussi facilement à leurs intérêts de puissance impériale. La guerre est devenue leur dernière chance de maintien de leurs rentes.

Depuis le 7 octobre La France Insoumise s’est prononcée pour que la solution à la situation mortifère soit réglée par une issue diplomatique, pour que l’ONU fasse ce qu’elle peut et doit. L’ONU aujourd’hui valide par sa résolution l’exigence d’un cessez-le-feu comme première étape pour aller vers la paix et le respect des droits humains des deux parties.

L’ONU réaffirme par même occasion la continuité de son action envers les droits des Palestiniens et les résolutions hélas jamais suivie d’effet. Mais aujourd’hui le vent tourne et la situation coloniale, l’épuration ethnique, l’apartheid, le massacre génocidaire trouvent de moins en moins de soutien. Personne ne peut détourner les yeux d’un massacre revendiqué par un gouvernement israélien aussi criminel qu’irresponsable. Car en prétendant résoudre la libération des otages israéliens par la guerre il ne fait que mener une guerre d’extermination pour mettre fin à la présence des Palestiniens à Gaza.

La résolution du Conseil de Sécurité se situe dans la continuité mais aussi innove. Ainsi la nécessité de la libération inconditionnelle des « otages » est-elle pointée pour les deux parties. C’est sans doute une des raisons pour laquelle les Etats-Unis se sont abstenus car c’est reconnaître que les Israéliens détiennent illégalement, sans jugement, des milliers de Palestiniens et Palestiniennes qui sont de fait des otages du gouvernement Netanyahou.

Espérons qu’une page se tourne rapidement. Cela ne dépend pas de la bonne volonté du gouvernement israélien mais de la pression que des pays comme la France pourront exercer pour mettre fin à une horreur quotidienne qui dure depuis six mois. L’espoir peut enfin changer de camp à condition d’agir vite.

Robert Crémieux

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