
Qui, à Clichy, n’a jamais eu recours à l’hôpital Beaujon, pour lui-même ou pour ses proches ? Le bâtiment est emblématique de la ville, avec son architecture particulière. Dans la vie quotidienne, il fait partie des repères.
L’hôpital Beaujon est pourtant menacé par les décisions arbitraires et récessives des gouvernements qui depuis des décennies s’échinent à détruire les services publics. Un bien commun utile au plus grand nombre et particulièrement, comme on le sait, à celles et ceux qui sont les plus démunis.
Les personnels hospitaliers et les Clichoises et Clichois ont manifesté leur opposition à la disparition de Beaujon, ce qui signifierait une offre de soins dégradée. Des technocrates ont planifié la réunion avec l’hôpital Bichat, avec comme prétexte une modernisation dans un établissement nouveau. Prétexte en réalité à une diminution des lits d’hôpitaux publics. Les hôpitaux privés, pour lesquels les prestations sont facturées plus cher dans une logique mercantile sont les bénéficiaires de cette politique mortifère. Le rapport publié récemment sur l’état des services publics a parfaitement documenté ce phénomène (cf. rapport).
Contrairement à ce qu’il se passe dans de nombreuses régions de France, à Clichy la municipalité, les élus.es municipaux et départementaux restent muets sur le scandale Beaujon. La Région, Pécresse en tête applaudit. Alors que la ville a un rôle décisif dans le choix fait par les gouvernements, le Maire Muzeau, la conseillère départementale Le Moal, approuvent la disparition de Beaujon. Au lieu de prendre la tête de leurs concitoyens.es – majoritairement opposés à la disparition de Beaujon – ils utilisent leurs mandats dans les instances de décision en prenant bien soin de ne pas rendre trop publiques leurs prises de position. C’est une trahison de la population clichoise.
Rendez-vous mercredi 4 octobre 100 bd du Général-Leclerc
Les instances de la CGT départementale ont pris l’initiative d’inviter la Secrétaire nationale du syndicat, Sophie Binet, à venir à Clichy soutenir l’action des personnels hospitaliers et de la population. Cette mise en lumière au niveau national des résistances clichoises est un événement important. Il nous invite à donner un nouveau souffle à la mobilisation populaire à Clichy et dans le 17e parisien.
Une relance de l’action élargie est nécessaire et possible. En juillet dernier, le tribunal administratif a réaffirmé la nécessité d’une annulation du projet de fusion Beaujon-Bichat en rappelant « le défaut d’utilité publique ». Depuis, rien du côté de la municipalité. Les promoteurs se frottent les mains en attendant que les terrains de Beaujon soient libérés.
Stop à la bétonisation de Clichy et à la promotion immobilière spéculative qui défigure la ville et chasse une partie de la population. Celle-ci doit faire entendre sa voix et être au rendez-vous de l’action des syndicats.
Robert Crémieux
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