L’argumentaire du Collectif de Saint-Ouen
« Pas ça, pas là, pas comme ça »
Du 26 février au 4 mars 2024, dans le cadre de l’enquête publique sur le projet de Campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Hôpital Nord, le collectif de Saint-Ouen « Pas ça, pas là, pas comme ça » a publié tous les jours du lundi 26 février 2024 au 4 mars une série argumentaire qui renforce sérieusement sur le fond la détermination des opposants au projet des trois territoires concernés dans les trois départements de l’Ile-de-France, Seine-Saint-Denis, Paris et Hauts-de-Seine. Nous nous proposons d’en rendre compte car la fin de l’enquête publique ne saurait clore la mobilisation pour les services publics de santé que nous menons. Ci-dessous le premier volet de cet argumentaire.

Argument 1 : Le Capacitaire (nombre de lits)
CE QUE DIT L’APHP (projet médical p;14) :
«La capacité actuelle à périmètre comparable est de 1 131 lits. La capacité future est de 986 lits. Le projet prévoit ainsi une réduction capacitaire ramenée à 145 lits en hospitalisation complète, soit un pourcentage de ‒13 % par rapport à la capacité actuelle de Bichat-Beaujon.S’y ajoutent également dans le bâtiment : -53 lits dédoublables (installés dans les unités, armés et utilisables sans délai en cas de besoin) -288 places d’ambulatoire médical et chirurgical -116 lits de situation sanitaire exceptionnelles prévus dans des espaces pré-équipés (restauration, espaces ambulatoires…), qui pourront être armés en quelques jours»
CE QUE DIT LE COLLECTIF :
Le différentiel de 145 lits dans un bassin de vie où la population est la plus exposée nous semble déraisonnable.
Le nombre de lits doit être pensé en fonction de la démographie et des spécificités des populations accueillies sur notre territoire.
La Seine-Saint-Denis souffre d’un manque chronique de lits d’hospitalisation malgré son fort taux de population jeune et son augmentation d’habitants en perte d’autonomie.
L’augmentation de la population conjuguée au départ programmé de médecins de ville à la retraite de notre secteur dans les toutes prochaines années ne feront qu’augmenter cette tendance (soins de premier recours sur les urgences)
La question cruciale des migrants et des demandeurs d’asile doit faire l’objet d’une attention particulière, d’autant que les réfugiés climatiques vont venir grossir le flux de population en fragilité de santé.
Le réchauffement climatique sera dans les années qui viennent source d’afflux de nouvelles populations et le sol européen sera pour beaucoup une terre d’accueil.
Si nous ne prenons pas dès maintenant en compte ces phénomènes dont tout le monde sait qu’ils vont se produire, les pandémies à venir seront encore plus meurtrières que celle de la covid 19.
Par ailleurs pour les hôpitaux Bichat et Beaujon, accueillir les patients non programmés, c’est-à-dire les urgences adressées par les médecins de ville ainsi que les patients qui arrivent aux urgences et qui nécessitent une hospitalisation sont le quotidien des équipes, et cela ne changera pas avec le nouvel hôpital.
« La zone territoriale de l’hôpital Nord est associée à une fréquentation des urgences plus importante que le reste de l’Île-de-France (25.1% vs 21.7%) » bien sûr liée à la fragilité des conditions de vie d’une partie de notre population. Envisager de diminuer le nombre de passages aux urgences alors que la médecine de ville diminue considérablement sur notre territoire est incohérent !
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à suivre…
(Texte initialement publié sur Facebook, lundi 26 février 2024)
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